POUR LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE. Nous sommes tous des constituants. – André Bellon et Jean-Pierre Crépin
L’Harmattan, Paris, 2021, 125 pages, 14 euros.
Ouvert par une préface du philosophe Mehdi Bel-haj Kacem, consacrée sans tiédeur au «fascisme oligarchique» qui serait selon lui le vrai visage des démocraties néolibérales, révélé par la « crise du Covid », le dialogue épistolaire d’André Bellon et de Jean-Pierre Crépin, écrit entre juillet 2020 et février 2021, interroge ce qui définit un citoyen, une communauté, un peuple, sur fond d’analyse de la réaction des «élites» et du pouvoir au mouvement des «gilets jaunes», et d’examen de ce qui s’est joué dans la gestion de la pandémie. Tous deux travaillent à nommer ce qui évide la démocratie de son sens, en rappelant avec netteté qu’elle «reste une conquête révolutionnaire à venir», qu’elle est l’« œuvre d’une lutte », et que cette lutte est celle de l’humanisme contre l’assujettissement à la mondialisation, contre les visées du transhumanisme, contre l’entreprise de réduction d’un peuple à des communautés et la dilution du social dans le sociétal... André Bellon, fondateur de l’Association pour une Constituante, conclut sur ce que représenterait l’élection d’une Constituante, «réaffirmation de la souveraineté du peuple».
EVELYNE PIEILLER
In Le Monde diplomatique N° 817 AVRIL 2022